• 24 novembre 2021

  • Auteur Contributeur pour l'IFPEC

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L’EFT Clinique à l’hôpital de Calais – Une efficacité et une rapidité d’action manifeste

L’EFT Clinique à l’hôpital de Calais Une efficacité et une rapidité d’action manifeste Depuis trois ans, l’EFT Clinique (Emotional Freedom Techniques, ou Techniques de Libération Émotionnelle, dans sa version « validée par les données probantes ») est utilisée à l’hôpital de Calais. Le Pôle de psychiatrie a ajouté cette technique venue d’outre Atlantique en 2018 à toutes les thérapies déjà utilisées dans les CMP (Centre Médico-Psychologique) et les différents services d’hospitalisation d’adultes et d’adolescents. Cette thérapie, encore peu connue et enseignée en France, a montré, chez les patients, une efficacité et surtout une rapidité d’action manifeste. Les meilleurs résultats ont été observés dans les troubles anxieux et notamment les troubles du stress post traumatique et même dans la prévention de ceux-ci par une prise en charge dès l’arrivée aux urgences, des situations traumatiques graves. L’EFT Clinique qui permet une participation active du patient à sa thérapie et à sa guérison a été choisie et utilisée à l’hôpital de Calais, dès 2018, d’abord à titre expérimental. Les premières prises en charge ont été pratiquées dans diverses pathologies non psychotiques. La méthode s’apparente aux techniques de l’hypnose Ericksonienne par la mise en cohérence cardiaque, l’induction se faisant par les ruptures de pattern déclenchées par […]

L’EFT Clinique à l’hôpital de Calais

Une efficacité et une rapidité d’action manifeste

Depuis trois ans, l’EFT Clinique (Emotional Freedom Techniques, ou Techniques de Libération Émotionnelle, dans sa version « validée par les données probantes ») est utilisée à l’hôpital de Calais. Le Pôle de psychiatrie a ajouté cette technique venue d’outre Atlantique en 2018 à toutes les thérapies déjà utilisées dans les CMP (Centre Médico-Psychologique) et les différents services d’hospitalisation d’adultes et d’adolescents. Cette thérapie, encore peu connue et enseignée en France, a montré, chez les patients, une efficacité et surtout une rapidité d’action manifeste. Les meilleurs résultats ont été observés dans les troubles anxieux et notamment les troubles du stress post traumatique et même dans la prévention de ceux-ci par une prise en charge dès l’arrivée aux urgences, des situations traumatiques graves.

L’EFT Clinique qui permet une participation active du patient à sa thérapie et à sa guérison a été choisie et utilisée à l’hôpital de Calais, dès 2018, d’abord à titre expérimental. Les premières prises en charge ont été pratiquées dans diverses pathologies non psychotiques. La méthode s’apparente aux techniques de l’hypnose Ericksonienne par la mise en cohérence cardiaque, l’induction se faisant par les ruptures de pattern déclenchées par les stimulations manuelles de différents points d’acupuncture. 

La rapidité d’action permet à la fois de repérer plus facilement les évènements traumatisants ayant provoqué les pathologies et de faire apparaître les émotions négatives à l’origine du trouble anxieux. Cette thérapie s’apparente à une TCC (thérapie cognitivo-comportementale) mettant en synergie, la libération de l’émotion (peur, tristesse, dégoût, colère) et la mise en action directe du patient face à son émotion. Mais cette « TCC » agit trois fois plus rapidement et quand on connaît la pénurie de psychiatres, surtout à Calais, ce n’est pas à négliger.

Cela implique une bonne relation thérapeutique, patient-thérapeute, qui permet d’atteindre plus précisément et plus rapidement l’objectif thérapeutique. La répétition des messages positifs en état de veille hypnotique favorise la réussite des thérapies. Cela implique également la recherche et la prise en charge des inversions psychologiques que sont les bénéfices secondaires et les croyances (personnelles ou familiales) négatives et bloquantes. Le patient adhère d’autant mieux à la thérapie que ces inversions sont éliminées. Il est également plus vite acteur de ses soins et peut pratiquer lui-même des exercices, reprenant une partie de la séance, à domicile.

L’EFT et les adolescents

A Calais, dans la filière adolescents (11- 20 ans), un médecin, une psychologue et quatre infirmiers sont formés à l’EFT. Ils interviennent en consultation (CMP), en hospitalisation et à l’accueil de jour. Le Docteur Philippe Levisse, spécialisé dans la prise en charge des pathologies psychiques de l’adolescent, après avoir utilisé régulièrement l’hypnose qui a démontré depuis plus d’un siècle son efficacité, a cherché une thérapie plus directe et moins chronophage. Partant du principe que chez les enfants et les adolescents toute thérapie non médicamenteuse doit-être privilégiée, les troubles les plus graves sont pris en charge avec ce type de soins. Il arrive régulièrement que ses patients aient été traités depuis plusieurs années par d’autres méthodes sans succès. Les premières prises en charge en EFT Clinique ont été faites il y a 4 ans, dans le service de Pédiatrie sur des troubles du comportement alimentaire à un stade de dénutrition avancée. La stabilisation, voire la guérison de plusieurs de ces cas terriblement difficiles à traiter, a décidé l’équipe soignante à approfondir ces techniques et à former à ces méthodes une partie du personnel médical et paramédical.

Chez l’enfant et l’adolescent, les pathologies anxieuses sont installées depuis moins longtemps, les croyances sont parfois moins ancrées dans l’inconscient, ce qui permet une action plus efficace et plus durable. Nous avons, dans nos consultations, à traiter des troubles majeurs, TCA (Trouble du Comportement Alimentaire : anorexie, boulimie), des TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) des TAG (Troubles Anxieux Généralisés) des TSPT (Troubles du Stress Post Traumatique) des deuils pathologiques, etc. Tous peuvent bénéficier de l’EFT, car leur origine est souvent rattachée à des traumatismes de l’enfance (violences intra familiales, incestes, viols, carences affectives etc.). Parfois dans les cas complexes ou résistants une technique complémentaire, le Matrix Reimprinting, peut être utilisée (mise au point par Carl Dawson en Grande Bretagne en 2006). Elle permet d’utiliser l’EFT sur l’enfant intérieur (le patient au moment du trauma) et de modifier la perception du traumatisme au niveau de l’inconscient.  

Chez l’adolescent, la fréquence des séances est variable selon l’intensité des troubles et leur ancienneté. Il est cependant rare de ne pas réussir à identifier l’origine du trouble anxieux dès les premières consultations. La réussite est uniquement dépendante de l’importance des freins que mettra le patient (inversions psychologiques) et à la capacité du thérapeute à démasquer celles-ci. Même dans le cas des patients borderline (états limites), qui ont la particularité de ne pas s’autoriser à guérir, à être aimer, à avoir droit au bonheur, l’EFT peut améliorer voire stabiliser les troubles. Mais dans ces situations plus instables, il nous faudrait quelques années de recul supplémentaires pour apprécier la pérennité de la réussite. 

Traitement d’un TAG en 4 séances

Manon, 16 ans, présente un TAG depuis maintenant 4 ans. Elle présente également un refus scolaire anxieux. Il lui est impossible de retourner au lycée car depuis la classe de cinquième, elle a passé plus de temps à l’infirmerie qu’en classe. Victime de crises d’angoisse presque tous les jours, elle ne veut plus entrer dans l’établissement, le fait de passer la porte déclenche une crise d’angoisse à type de douleur dans la poitrine et troubles de la respiration. Elle a été traitée par différents thérapeutes et ne peut plus se passer des Benzodiazépines*. Dès la première séance, elle évoque le deuil de sa grand-mère et chiffre l’intensité de sa tristesse à 10 sur 10. Elle décrit des visions obsédantes de sa grand-mère sur son lit de mort. Après la deuxième séance, elle a vu diminuer ses crises et sa tristesse est chiffrée à 4/10. Le recadrage de pensées positives en évoquant sa grand-mère lors de la troisième et de la quatrième séance ont supprimé la tristesse (0/10) et les crises d’angoisse ont totalement disparues. Elle a repris le lycée et ne fréquente plus l’infirmerie.

Crises d’angoisse résolues en 5 séances

Julie, 17 ans, présente depuis 3 ans des crises d’angoisse et des douleurs violentes des deux mains, l’empêchant de continuer à jouer du piano et mener une vie scolaire normale. Elle a bénéficié de nombreux traitements et d’un suivi en médecine interne au CHU. Elle se présente en consultation avec l’espoir de reprendre le piano. Lors de la première séance, l’émotion prédominante est la peur. Elle est chiffrée à 9/10 mais l’origine n’est pas très claire. En partant de ses sensations douloureuses et de ce qu’elles peuvent évoquer chez elle, il apparaît assez vite un traumatisme ancien. Julie a été victime d’un viol à l’âge de 11 ans. Elle n’en a jamais parlé auparavant, personne n’est au courant. Les douleurs des mains sont le rappel des douleurs provoquées par son violeur quand il la maintenait. Après cinq séances centrées sur les sensations en rapport avec son trauma et les émotions ressenties ensuite, le dégoût, la colère et la tristesse d’avoir gardé tout cela dans son inconscient, Julie rejoue maintenant du piano. Elle vient d’avoir 20 ans et fait des études d’infirmière. 

Automutilation chez un « haut potentiel » de 14 ans

Adam, 14 ans, est incapable de parler en public sans bégayer, bien qu’ayant un QI (quotient intellectuel) supérieur à 150, il est terrorisé par l’école et se mutile. Il s’arrache les cheveux par poignées et se gratte la peau du visage et des mains. Il a du mal à définir l’origine de sa peur à 8/10. Après une séance, on découvre qu’en maternelle, il était régulièrement mis au piquet par son institutrice car il répondait aux questions sans lever la main. Il restait tellement longtemps en pénitence, qu’il se faisait pipi dessus. Après plusieurs séances, la situation était moins critique mais la peur de l’échec scolaire était encore à 5/10. Ayant interrogé la maman sur la grossesse, on apprend que celle-ci avait été mutée dans un lycée professionnel et que ses élèves la menaçaient avec un couteau. Après avoir travaillé en Matrix avec Adam, sur le fœtus et les sensations de stress qu’il a pu recevoir durant 9 mois, la peur a diminué à 2/10. Il fait maintenant du théâtre à l’accueil de jour pour adolescent et se débrouille plutôt bien en public.

Le TSPT chez les adultes

Le Dr Alexandre Klein (en CMP et Hospitalisation) et le Dr Legrand (CMP et Addictologie) sont eux aussi impliqués dans ce type de prise en charge. Ils ont une expérience en hypnose et ont été formés à l’EFT Clinique. Les troubles rencontrés chez l’adulte et qui ne sont pas d’origine psychotique sont souvent eux aussi éligibles à l’EFT. Qu’il s’agisse de troubles anxieux graves, de TSPT, d’addictions ou de certains troubles de personnalité, ils ont souvent une origine traumatique qui mérite d’être traitée et qui est souvent la cause princeps, ou originelle, de ce trouble. Précisons qu’à l’hôpital de Calais, dans les services adultes, deux médecins sont formés à l’EFT ainsi qu’une psychologue et quatre infirmières. De plus, deux infirmières du CMP ont aussi été formées

Une consultation dédiée au TSPT a été instaurée, au début de 2021, au CMP et commence à donner de bons résultats. Les pathologies de l’adulte sont souvent plus anciennes et demandent une recherche plus approfondie des traumas à l’origine du trouble. De même, les inversions psychologiques sont plus tenaces et la personnalité des patients s’est souvent construite autour de celles-ci, depuis de nombreuses années. 

C’est pour cela que le TSPT est une pathologie plus facile à traiter avec l’EFT Clinique. Le traumatisme est plus facilement identifiable et le patient sait que ses troubles viennent de là. Il n’a souvent de cesse que le thérapeute l’aide à supprimer les symptômes douloureux, comme les cauchemars, les reviviscences et l’hyper-vigilance. Dans ce cadre, l’EFT viendra rapidement à bout des symptômes. Mais chez l’adulte en particulier, un trauma en cache souvent un autre et le TSPT a pu être aussi la réactivation de traumas antérieurs. L’expérience du thérapeute sera le meilleur atout de réussite dans ces cas plus complexes.

Willy, ancien militaire

Willy, 35 ans, ancien militaire, présente depuis 7 ans des troubles anxieux majeurs, des hallucinations visuelles et kinesthésiques, des cauchemars. Il a été réformé de son service actif. Depuis 7 ans, il a vu des psychiatres, des psychologues, des hypno-thérapeutes et des guérisseurs en tous genres. Il a connu les conflits du Tchad, de la Côte d’Ivoire et de l’Afghanistan. Ses troubles ont commencé lors d’un vol pour Kaboul. C’était un vol régulier, certes vu son gros gabarit, il était très mal installé mais ce n’était pas la première fois. Il a été pris d’une crise de panique, il a vu les visages se déformer, les bruits étaient amplifiés, les lignes se déformaient. Il demande à ce qu’on le libère de ces symptômes qui reviennent régulièrement depuis 7 ans, il n’en peut plus. L’intensité de sa peur est 12/10, dit-il lors de la première séance. Il doit interrompre la séance au bout de 15 mn, il est en panique, rien qu’en évoquant les troubles, il faut utiliser le point d’urgence et la cohérence cardiaque pour revenir à un état compatible avec le travail. Au bout d’une heure, la peur a disparu (0/10) il a retrouvé le sourire. Quinze jours plus tard, tous les symptômes sont revenus. C’était trop beau. Lors de la deuxième séance, il finit par retrouver, en Matrix, un épisode où il a ressenti des sensations similaires. À 14 ans, il a fait un bad-trip après avoir fumé un pétard. Il décrit alors les mêmes symptômes et même une dissociation. À la fin de la deuxième séance, la peur est redescendue à 2/10. Il faudra six séances pour éliminer complètement la pathologie. 

Adeline, aide-soignante

Adeline, trente ans, aide-soignante à l’hôpital. Elle vient en consultation en état de stress aigu. Elle vient de découvrir un patient pendu dans les douches. Il y a cinq ans, elle a découvert son frère pendu au domicile de ses parents. Quand elle en parle, aujourd’hui, elle n’a pas vu le patient, elle a vu le visage de son frère. Au début de la séance, il faut passer un long moment à faire descendre le stress aigu. Point d’urgence et cohérence cardiaque, la séance d’EFT commence avec une peur à 10/10 et se termine à 4/10 après une heure quinze. Au fil des séances,  Adeline qui ne pouvait plus travailler est revenue dans le service, après cinq séances, elle est de nouveau capable de passer devant les douches.

Robert, ancien militaire

Robert, 40 ans, ancien militaire au Mali. Traité pour dépression depuis 5 ans, réformé de l’armée, il galère de petit boulot en arrêts de travail. Il a vécu plusieurs attentats lors de son séjour au Mali, il a vu de nombreuses victimes civiles et militaires mourir près de lui. Lors d’une embuscade, son blindé a sauté sur une mine et un de ses camarades est mort à dix mètres de lui sans qu’il puisse lui porter secours. Depuis il fait des cauchemars toutes les nuits, ou ne dort pas de peur d’en avoir. Il est pris de tremblements et de violentes douleurs dans l’estomac. La peur de revoir ces images d’horreur est à 9/10 à la première séance, descendue à 6/10 en une heure. Il faudra cinq séances pour éliminer complètement les cauchemars et les crises d’angoisse.

Les urgences psychiatriques

  

Aux urgences de Calais, à ce jour, une infirmière des urgences psychiatriques est formée à l’EFT Clinique. Il est démontré qu’une bonne prise en charge des états de stress aigu, dès l’arrivée aux urgences, permet de réduire voire de supprimer le risque de TSPT (trouble de stress post-traumatique). La mise en place d’une technique permettant de réduire le rythme cardiaque et donner une impression de sécurité au patient est primordiale. Il nous arrive souvent d’intervenir lors d’accidents graves ou de morts violentes, auprès des familles et auprès des victimes d’agression. L’utilisation de l’EFT dans ces conditions ne peut être vérifiée. Mais cette méthode a sûrement déjà pu éviter bon nombre de consultations a posteriori pour les troubles de stress post-traumatique. 

Des thérapies de 4ème génération à développer

Certes il n’existe pas beaucoup d’études validées en France, pour prouver scientifiquement l’efficacité de cette méthode. Mais son utilisation avec succès dans les pays anglo-saxons et les résultats que nous voyons quotidiennement chez nos patients, nous encouragent à continuer cette thérapie de quatrième génération. Le peu d’échec, la rapidité d’action, la persistance à trois ans des bons résultats, nous encouragent à continuer dans les situations adaptées à utiliser l’EFT Clinique et le Matrix Reimprinting. D’autant plus que souvent d’autres thérapies, médicamenteuses ou non, ont déjà été utilisées sans succès.

Par le Dr Philippe Levisse, Psychiatre, Chef du Pôle de Psychiatrie CH Calais

Photo de profil - Jean-Michel GURRET

Auteur de l’article

Jean-Michel Gurret est psychothérapeute « officiel », inscrit sur le fichier Adeli, formé en TCC (Thérapies Cognitivo-comportementales), expert en EFT Clinique et spécialiste en psychologie énergétique. Fondateur et Président de l’IFPEC, la première école française de formation à l’EFT Clinique, Jean-Michel Gurret est inscrit au registre des psychothérapeutes, auteur de plusieurs livres, conférencier et formateur certifié en Emotional Freedom Techniques (EFT).

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1 Commentaire

  1. Hennequart

    Bonjour je souffre d’angoisses permanentes depuis des années ainsi que de phobies et de psoriasis J’ai 58 ans. Je ne suis pas suivi et ma santé se détériore à petit feu, physique et morale. Je souhaiterais être prise en charge par des professionnels de santé. Je n’ai pas du tout les moyens d’honorais un psycologue. Puis je être suivie ? Merci pour votre aide

    Réponse

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