• 24 novembre 2021

  • Laura

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Traiter le syndrome de l’imposteur avec l’EFT

Avez-vous parfois l’impression de ne pas être à la hauteur et de tromper votre entourage sur vos compétences, vos connaissances, vos aptitudes ? Est-ce que vous attribuez parfois ou souvent vos réussites à un facteur externe : j’ai eu de la chance, j’étais au bon endroit au bon moment ? Avez-vous peur parfois d’être démasqué(e) et que votre entourage s’aperçoive que vous n’êtes pas aussi talentueux(se) qu’il ne le pense ? Vous sentez-vous souvent stressée, surmené(e), épuisé(e) ou procrastinez-vous ?  Alors vous êtes peut-être atteint du Syndrome de l’Imposteur !  Rassurez-vous, le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie mais selon son intensité, ce syndrome peut vous gâcher la vie au quotidien, vous empêcher de développer votre plein potentiel et d’atteindre un bien-être vital. Malgré qu’il soit très répandu, il est peu connu et peu étudié en France. D’après Pauline Rose Clance : « environ 70% de la population générale, quel que soit le milieu professionnel, le genre, et les diplômes, douteraient à un moment ou à un autre au cours de sa carrière de la légitimité de son statut ou de son succès ». Nous allons voir comment l’EFT (Emotional Freedom Techniques) peut aider à en sortir.  Le terme de syndrome de l’imposteur a été inventé par […]

Avez-vous parfois l’impression de ne pas être à la hauteur et de tromper votre entourage sur vos compétences, vos connaissances, vos aptitudes ? Est-ce que vous attribuez parfois ou souvent vos réussites à un facteur externe : j’ai eu de la chance, j’étais au bon endroit au bon moment ? Avez-vous peur parfois d’être démasqué(e) et que votre entourage s’aperçoive que vous n’êtes pas aussi talentueux(se) qu’il ne le pense ? Vous sentez-vous souvent stressée, surmené(e), épuisé(e) ou procrastinez-vous ?  Alors vous êtes peut-être atteint du Syndrome de l’Imposteur ! 

Rassurez-vous, le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie mais selon son intensité, ce syndrome peut vous gâcher la vie au quotidien, vous empêcher de développer votre plein potentiel et d’atteindre un bien-être vital.

Malgré qu’il soit très répandu, il est peu connu et peu étudié en France. D’après Pauline Rose Clance : « environ 70% de la population générale, quel que soit le milieu professionnel, le genre, et les diplômes, douteraient à un moment ou à un autre au cours de sa carrière de la légitimité de son statut ou de son succès ». Nous allons voir comment l’EFT (Emotional Freedom Techniques) peut aider à en sortir. 

Le terme de syndrome de l’imposteur a été inventé par deux psychologues américaines en 1978 : Pauline Rose Clance et Suzanne ImesCo-développeuses de cette théorie du phénomène de l’imposteur, elles l’ont défini, élaboré et étudié en détail. Il a fait l’objet ensuite de nombreuses autres recherches ((Bussotti 1990 – Langford & Clance 1993 – Kumar & Jagacinski 2006 b- Blondeau 2014). C’est un mécanisme qui crée chez les personnes concernées un sentiment de doute sur leurs compétences, sur leur propre valeur, sur l’image de soi et l’acceptation de soi. Elles pensent tromper leur entourage et ne pas mériter leur place. Cela les pousse à attribuer leurs succès et réussites à des facteurs externes comme la chance, le hasard, une relation, l’environnement. Ces pensées génèrent une peur d’être démasqué(e) par son entourage, d’être jugé(e) incompétent(e), de décevoir, de paraître ridicule.  Cette émotion pesante oblige à élaborer des stratégies de défense, énergivores, comme l’évitement, le surmenage, ou une procrastination systématique, ce qui crée un stress permanent, voire dans certains cas une détresse. 

Tout le monde est concerné

Ce qui peut paraître étonnant, c’est que n’importe qui peut être touché par ce syndrome, quels que soient le milieu professionnel, le statut social, le nombre de diplômes. En effet, les personnes présentant un syndrome de l’imposteur ont en réalité de réelles compétences et capacités (diplômes, reconnaissance de la part des pairs, épanouissement dans leur carrière et leur profession), en dépit de leurs croyances contraires.

Trois critères permettent d’identifier ce syndrome : Avoir l’impression de tromper son entourage, de ne pas être à la hauteur malgré ses réussites et les compliments reçus régulièrement ; attribuer ses réussites à des facteurs externes (j’étais au bon endroit au bon moment, c’est parce que j’ai du réseau, …) et ses « échecs » à des facteurs internes (je suis nul(e), ce n’était pas parfait=tout est raté) en les généralisant (je suis vraiment incompétent-e) ; avoir peur d’être démasqué(e) par son entourage et que les personnes qui comptent, se rendent compte que l’on n’est pas à la hauteur de ce qu’elles pensent de nous.

Pour vérifier que l’on est atteint(e) ou pas de ce syndrome, il existe un test mis au point par Pauline Rose Clance, que vous trouverez sur son site, en anglais : https://www.paulineroseclance.com/impostor_phenomenon.html

Rubrique : Clance Impostor Phenomenon Scale and scoring instructions (CIPS)

Il convient de prendre les résultats avec du recul, et en cas de doute, ne pas hésiter à consulter un coach ou un thérapeute.

Des conséquences nombreuses

Les conséquences de ce syndrome sont nombreuses : la peur de l’échec, la peur d’être ridicule, la peur de réussir parce que je ne le mérite pas et je risque donc d’être rejeté(e), la comparaison, le déni des compétences, etc … Cela va retentir sur la perception que l’on a de soi : faible confiance en soi, en ses compétences, faible estime de soi, en sa valeur, en son intelligence, une mauvaise image de soi et une incapacité à s’accepter tel que l’on est.

Il s’observe chez les hommes comme chez les femmes. Les femmes y sont plus sensibles, notamment parce qu’elles ressentent plus de pression par rapport à l’image qu’elles renvoient ou à leur performance. Les hommes compensent en s’engageant dans de nombreuses activités pour prouver leurs compétences. Ce sont les sources et l’impact qui sont différents en fonction du genre.

Le syndrome de l’imposteur peut apparaître dès la fin de l’école primaire, ou lors de grands changements dans sa vie, et a tendance à diminuer avec l’âge ou avec la pratique. Il peut se manifester dans un ou plusieurs environnements : scolaire, professionnel, familial, social.

Si on s’intéresse aux éléments qui le déclenchent, souvent de manière insidieuse, on se retrouve dans l’enfance. Eh oui, encore ! Les attitudes, croyances et paroles parentales, même dans une famille aimante, au sujet de l’intelligence, de la réussite, du travail à fournir, sont une des causes. Un environnement insécure, conflictuel, un manque d’attention parentale perçu, l’incohérence chez les enfants « parentalisés », ou des comparaisons dans la fratrie, y contribuent aussi. 

S’en sortir avec l’EFT

Alors comment s’en sortir avec l’EFT ? Illustrons le cas d’Aline qui vient en consultation. 

Aline, 41 ans, titulaire d’un bac + 5, est journaliste. Elle a décidé de consulter pour des problèmes d’épuisement, de surmenage, et de procrastination sévère. Au cours de l’anamnèse, on découvre qu’elle rêverait d’entreprendre de nouveaux projets mais remet sans cesse, tout en se culpabilisant du temps qui passe. Elle prend beaucoup de temps sur chaque tâche, se sent nulle, submergée et stressée. Elle voudrait travailler plus vite ou passer moins de temps sur les dossiers. Elle doute de ses compétences et de ses capacités. On lui dit régulièrement qu’elle est très professionnelle, qu’elle maîtrise ses sujets et qu’elle mène plusieurs projets de front sans difficulté, qu’elle a une excellente réputation et qu’elle est inspirante ! Mais quand elle entend ça, elle ne le croit pas, elle se dit que les personnes se trompent sur elle, qu’elle ne réussit pas réellement comme le voudrait, qu’elle doit beaucoup travailler pour arriver à quelque chose de « parfait », qu’elle a besoin d’affiner et améliorer ses articles jusqu’à la dernière minute si elle veut que ce soit correct. Quand on la félicite, elle sait qu’elle ne mérite pas ces compliments, qu’elle a eu de la chance ou que son article est bien parce qu’elle avait le réseau qui lui a permis d’être alertée au bon moment, ou encore parce que ses collaborateurs l’aiment bien. Elle se dit perdue et ne sait plus par quel bout prendre le problème.

En disant cela, Aline a les larmes aux yeux, elle se sent triste. Nous allons alors lui proposer de stimuler les points SC (Sous Clavicule).

Dans le même temps, nous allons lui poser quelques questions complémentaires (cf test de Pauline Rose Clance pour nous aider si besoin) pour valider le syndrome de l’imposteur. Puis nous allons prendre un temps pour décrire à Aline ce qu’est ce syndrome et ses conséquences. 

Les quatre étapes

La 1ère étape est donc la prise de conscience. Ce syndrome étant peu connu, peu étudié, et peu partagé puisque gardé secret, les personnes concernées se sentent isolées, incomprises, dépassées. Découvrir ce qu’est ce syndrome, savoir que d’autres personnes qui réussissent, peuvent éprouver les mêmes difficultés, soulage et déculpabilise. Reconnaître que l’on en est victime de ce syndrome est donc la première étape.

Dans un deuxième temps, nous allons travailler sur le présent ! Nous allons demander à Aline : dans quel(s) domaine(s) de votre vie subissez-vous ce syndrome ?

Aline répond que c’est uniquement dans le domaine professionnel. A quel point vous pose t’il problème ? Aline est surmenée et procrastine beaucoup, elle se sent nulle, a toujours peur d’être démasquée par son entourage professionnel, ce qui l’épuise. Elle attribue ses réussites à des facteurs externes et ses « échecs » à des facteurs internes, comme le manque de compétences, ou de connaissances.  Quels sont vos objectifs pour ces séances d’EFT ? Que ferez-vous de différent quand vous serez libérée de ce problème ? Aline souhaite retrouver de la sérénité, réaliser son travail avec plus de recul et de plaisir, oser prendre sa place en prenant conscience de ses réelles capacités et ne plus avoir peur d’être démasquée. Nous allons lui demander un exemple d’une situation où elle a réussi, qu’elle a reçu des félicitations, et qu’elle a pensé qu’elle trompait son entourage. Lorsqu’elle a la cible, nous allons lui demander de nous dire l’émotion ressentie (la peur), les sensations physiques (douleurs cervicales, difficulté à respirer), l’intensité (8/10) et les cognitions négatives (je les trompe, ils vont le découvrir, je vais être ridicule) et nous allons réaliser quelques rondes pour réduire cette peur. Rapidement, Aline ressent de la honte et de la culpabilité. Nous allons alors continuer les rondes pour apaiser toutes ces émotions. 

Dans un troisième temps, il est nécessaire de travailler sur le passé ! Aline, quelle a été votre enfance ? Votre environnement familial était-il sécurisant ? Si non, pourquoi ? Aline, aînée de la famille, nous parle de sa maman, dépressive, qui s’appuyait beaucoup sur elle, et un père souvent absent. Qu’entendiez-vous le plus sur vous-même par vos parents, par votre entourage, par vos professeurs ? Il y avait un décalage entre ce qu’Aline entendait par ses professeurs (élève douée) et l’inattention de ses parents (elle se voyait reprocher de lire). Avez-vous des frères et sœurs ? Y avait-il des comparaisons entre vous ? 

Aline raconte que sa maman lui disait « toi tu réussis naturellement, regarde ta sœur comment elle doit travailler beaucoup, elle, pour avoir son diplôme ! Vous sentiez-vous à part ? Vous a-t-on demandé de soutenir, d’épauler un de vos parents ?  Aline répond positivement.

Nous retrouvons là les éléments déclencheurs du syndrome de l’imposteur. De la même façon, Aline va prendre un souvenir, puis un autre, et nous allons les traiter les uns après les autres, notamment les évènements à l’origine.

Enfin, recensez vos ressources

Aline, reprenez votre parcours de vie, si besoin refaites votre CV et relisez-le ! Quel est votre parcours ? Aline nous décrit un parcours impressionnant ! Prenez conscience de manière objective des compétences dont vous avez fait preuve. Qu’avez-vous accompli au cours de votre carrière ? Quelles sont vos réussites, vos succès, concrètement, factuellement ? Aline réalise qu’elle s’est beaucoup formée, qu’elle a réussi de nombreux projets, qu’elle a osé relever des défis qu’elle a beaucoup évolué au cours de sa carrière, tout cela l’étonne.  Interrogez vos proches et notez (l’écriture est importante) les feedbacks sur vos compétences, qualités, talents. Et chaque fois que vous recevez des compliments dans votre vie professionnelle, des feedbacks après une animation, ou lors d’un entretien avec votre hiérarchique, ou par un client, etc…, notez-les et relisez-les régulièrement. Enfin, dites-vous que si une personne vous a recruté ou vous a confié un poste à responsabilité, ou si vous avez décroché un marché, ce n’est pas parce que ces personnes ont perdu la tête mais parce qu’elles ont pris une décision réfléchie. Il s’agit de leur faire confiance. Et là nous allons renforcer les ressources d’Aline pour pérenniser le travail, avec des rondes EFT grâce à la “méthode des choix”.

Le Dr Patricia Carrington, surnommée “Pat” par ses amis, était une psychologue de premier plan et une pionnière dans le domaine de la psychologie de l’énergie.  Décédée le 19 octobre 2019 à l’âge de 95 ans, elle était une experte en gestion du stress, une autorité en matière de mantra-méditation moderne, et l’auteur de quatre livres largement acclamés dans le domaine du développement personnel. « Pat » était bien connue pour sa méthode innovante « EFT Choices Method », qui est utilisée par des personnes de tous horizons depuis près de deux décennies, car elle introduit un élément beaucoup plus ciblé et orienté positivement dans le protocole EFT standard. Le Dr Carrington a été toute sa vie une psychologue clinicienne novatrice engagée dans la recherche dans le domaine de la psychologie énergétique.

Pour elle, notre inconscient accepte difficilement de dire « je suis une oratrice géniale » de manière congruente alors que ce n’est pas le cas. Par contre dire « je choisis d’être une super oratrice » semble plus juste et offre une ouverture vers le changement. Cette méthode s’utilise après avoir fait diminuer l’intensité émotionnelle liée à une croyance limitante, par exemple, à un niveau inférieur à 5/10, de manière à ne pas provoquer de réaction de rejet à la formulation du choix.

Après avoir bien identifié le problème d’Aline et l’avoir travaillé avec la méthode EFT classique, nous identifions une croyance négative dont elle voudrait se débarrasser : “je suis nulle”. Nous co-construisons alors un choix à l’opposé de sa pensée négative, son antidote en quelque sorte : « Je choisis d’écouter les autres et laisser exprimer mon plein potentiel”.

Puis, nous combinons la phrase négative et le choix : « Même si je me sens nulle la plupart du temps, je choisis d’écouter les autres et de laisser exprimer mon plein potentiel ».

Nous déroulons alors notre « ronde » EFT en stimulant le tranchant de la main et en répétant trois fois cette phrase : « Même si je me sens nulle la plupart du temps, je choisis d’écouter les autres et de laisser exprimer mon plein potentiel ».

Avec la méthode des choix, la ronde est raccourcie : nous débutons les stimulations par le début des sourcils, puis nous enchainons avec le coin des yeux, sous les yeux, sous le nez, sous la bouche, sous les clavicules, sous les bras et vous terminez par le sommet de la tête, soit 8 points seulement au total. Nous effectuons une première ronde en restant centrées sur le côté négatif et en prononçant des phrases raccourcies, tout en stimulant chaque point : “je me sens nulle », « la plupart du temps, je me sens nulle”, etc. Puis, nous enchaînons avec une deuxième ronde avec le choix positif, en répétant ces phrases :  “je choisis d’écouter les autres”, “je choisis de laisser exprimer mon plein potentiel”, etc.  

Et nous terminons avec une troisième ronde en alternant la croyance négative et le choix positif : au début des sourcils “je me sens nulle”, au coin des yeux “je choisis de laisser exprimer mon plein potentiel”. Aline termine cet exercice apaisée, souriante. “Cela me fait beaucoup de bien de dire cela et vous l’entendre dire. Je vais le refaire à la maison”…

par Agnès Bévierre – Coach en entreprise et thérapeute en EFT

 

Photo de profil - Jean-Michel GURRET

Auteur de l’article

Jean-Michel Gurret est psychothérapeute « officiel », inscrit sur le fichier Adeli, formé en TCC (Thérapies Cognitivo-comportementales), expert en EFT Clinique et spécialiste en psychologie énergétique. Fondateur et Président de l’IFPEC, la première école française de formation à l’EFT Clinique, Jean-Michel Gurret est inscrit au registre des psychothérapeutes, auteur de plusieurs livres, conférencier et formateur certifié en Emotional Freedom Techniques (EFT).

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